Cours


Connaissances

> Les allures

Les allures de base (pas, trot et galop) ont déjà été vues dans les parties connaissances du Galop® 3 et connaissances du Galop® 4.

Les allures du cheval peuvent être classées en trois catégories : les allures naturelles, les allures artificielles (passage, piaffer, ou pas espagnol) et les allures défectueuses.

En plus des allures traditionnelles telles que le pas, le trot et le galop, il existe des races de chevaux un peu spéciales qui possèdent d’autres allures naturelles, que l’on nomme en anglais “gait horse”. En français, on pourrait les appeler les races à quatre allures, les chevaux ambleurs, ou encore “cheval d’allures”. Leurs allures sont des dérivés de l'amble.  

En savoir plus...

> Les allures naturelles du cheval sont donc le pas, le trot, le galop, le reculer (qui est parfois considéré comme une allure artificielle) et l'amble pour certaines races.

Le reculer est une allure marchée, symétrique, rétrograde, à deux temps, par bipèdes diagonaux. Le cheval doit aller droit, déplaçant en même temps antérieur droit et postérieur gauche (et vice versa).

L'amble est une allure qui ressemble au trot mais dans laquelle ce sont les bipèdes latéraux qui fonctionnent ensemble : antérieur droit et postérieur droit, puis antérieur gauche et postérieur gauche.

> Les allures artificielles sont le piaffer, le passage et le pas espagnol.

Le piaffer est un trot sur place, relevé, rond, suspendu et majestueux dans lequel le cheval se projette d'un diagonal sur l'autre.

 

Ici, le piaffer n'est pas très bien réussi.

Le passage est un trot écourté et raccourci dans lequel le cheval fait des mouvements qui semblent être au ralenti.

Le pas espagnol est un pas cadencé et majestueux dans lequel le cheval semble exagérer avec ses antérieurs en les "lançant" devant lui.

> Les allures défectueuses sont des allures que le cheval ne devrait pas faire. L’aubin (galop des antérieurs et trot des postérieurs ou l’inverse), le traquenard (trot désuni et désordonné),  le galop désuni (galop à droite des antérieurs et à gauche des postérieurs ou l’inverse) et l’amble (dans certains cas) sont des allures défectueuses.

> Il existe aussi des irrégularités d'allures. Le cheval qui rase le tapis lève insuffisamment les antérieurs. Le cheval qui trousse lève exagérément les antérieurs. Le cheval qui billarde est cagneux en marche. Le cheval qui forge atteint de la pince du fer postérieur le fer antérieur (au pas ou au trot). Le cheval qui se croise place ses postérieurs devant ses antérieurs. Le cheval qui éparvine fléchit du jarret brusquement et en saccade. Le cheval qui s'atteint frappe du postérieur l'antérieur et se coupe en cas de plaie au point touché.

> Qualité des allures

Pour avoir une bonne allure, l'impulsion est primordiale.

Se juger : On dit que le cheval se juge quand l'empreinte laissée par son antérieur est recouverte par celle de son postérieur. Cette attitude est l'attitude correcte que l'on recherche au minimum dans le travail du cheval.

Se méjuger : On dit que le cheval se méjuge quand l'empreinte laissée par son antérieur est devancée par celle du postérieur. Voila ce qui est recherché : cela prouve que le cheval engage ses postérieurs.

Se déjuger : On dit que le cheval se déjuge quand l'empreinte du postérieur ne dépasse pas celle de l'antérieur. C'est une preuve d'un manque d'impulsion et doit être corrigé et travaillé.

> Transition d'une allure à l'autre, et dans une même allure

On appelle transition un changement d'allure ou une variation de l'allure. Il existe différentes variations pour chaque allure : le pas rassemblé, le pas moyen, le pas allongé, le trot rassemblé, le trot de travail, le trot allongé, le galop rassemblé, le galop de travail, le galop moyen et le galop allongé.

Pour effectuer ces variations d'allure le cheval change d'attitude. Dans les allures rassemblées, le cheval se grandit, l'encolure s'élève et s'arrondit, le chanfrein se rapproche de la verticale. L'allure est alors plus courte et active, le mouvement des membres gagne en élévation et perd en amplitude. Dans les allures de travail, la flexion des articulations est moins prononcée, elles sont intermédiaires entre les allures rassemblées et les allures moyennes. Dans les allures moyennes, le cheval s'étend, son angle tête/encolure s'ouvre légèrement, il gagne en amplitude, elles sont intermédiaires entre les allures de travail et les allures allongées. Dans les allures allongées, le cheval couvre le plus de terrain possible, l'encolure s'allonge et le chanfrein se porte en avant de la verticale.

> Les boiteries

Une boiterie peut être due à une infirmité, une blessure ou une gêne momentanée. Lorsqu'un cheval se met à boiter, son poids se reporte sur un autre membre pour le soulager. Cela entraîne une irrégularité de la locomotion. Il existe principalement deux formes de boiterie : la boiterie à chaud qui apparaît seulement après un certain temps de travail, et la boiterie à froid qui apparaît dès la sortie du box ou en début de travail.

Les causes des boiteries sont cependant très variés. Cela peut être dû à un problème à un membre, un sabot, une tension ou douleur musculaire, une raideur, une douleur dorsale. Mais, en règle générale, si la boiterie est due à une lésion du squelette, des articulations ou des pieds, elle est plus accentuée en terrain dur ; et si elle est due à une lésion musculaire ou tendineuse, elle est plus accentuée en terrain très souple.

Comment dit-on... ?  Quand une boiterie est légère, le cheval "feinte" ou est gêné, quand elle est plus marquée, il "boite", quand elle est très marquée, il "boite bas".

Comment déceler une boiterie ?  Observez le cheval évoluer en terrain plat et de revêtement uniforme, en ligne droite de face, de dos et de profil, au pas et au trot. Si un antérieur est boiteux, alors le cheval lève la tête au moment de l'appui du membre douloureux, et la rabaisse en accentuant le mouvement pendant l'appui du membre sain. Si un postérieur est boiteux, alors le membre douloureux reste plus longtemps au soutien, son enjambée est réduite ce qui entraîne une perte d'amplitude. Une boiterie d'un antérieur se voit, celle d'un postérieur s'entend.

Comment localiser une boiterie ?  Il faut comparer le membre boiteux avec le membre sain pour situer d'éventuelles chaleurs, déformations et réaction de douleur à la palpation. Examinez les articulations inférieurs, les tendons et les pieds. Pour les articulations comme les tendons, passez la main dessus en alternant membre sain, membre douloureux. Pour le pied, tâtez la parois, vérifiez l'état de la sole et de la fourchette, regardez s'il n'y a pas de corps étranger (clou, caillou...).

> Critères d'appréciation de l'état du pied et de la ferrure

Lorsque le cheval vit en liberté, le sabot ne s'use que dans la proportion de sa croissance. Par contre, lorsqu'il travaille, l'usure de la corne est exagérée. On peut donc protéger la surface plantaire par la ferrure. La ferrure a pour but de conserver au pied son intégrité, sa forme et ses fonctions. Elle doit être adaptée au pied de chaque cheval. Lorsque les pieds ne sont pas ferrés, ils sont soumis à l'usure naturelle. Si cette usure est irrégulière ou trop faible alors le pied a besoin d'être paré.

Vocabulaire du fer.

Pour reconnaître si un pied est bien ferré, vous devez l'examiner au poser et au lever.

Au poser de face :

- Le pied est dans le prolongement du paturon, le pinçon est au milieu de la pince pour l'antérieur ;

- Les rivets sont à la même hauteur et bien incrustés ;

- L'épaisseur est égale sur tout le pourtour du fer.

Au poser de profil :

- Les rivets sont bien incrustés ;

- L'épaisseur du fer de devant est partout la même ;

- Le fer de derrière est légèrement plus épais en pince.

Dans le cas de ferrure spéciale, l'épaisseur du fer peut être variable sur le pourtour du fer.

Au lever :

- Le fer doit être bien droit sous le pied ;

- La rive externe des éponges est à égale distance de la lacune médiane ;

- Les branches ont la même longueur et portent bien à plat ;

- Les têtes de clous sont enfoncées dans les étampures.

En passant la main sur les rivets et sur les bords du fer, vérifiez qu'ils ne dépassent pas exagérément.

Vous pouvez savoir qu'un cheval ou un poney a besoin d'être ferré lorsque :

- Le fer paraît plus étroit et plus court que le pied ;

- La corne déborde sur le fer et forme des éclats ;

- Les rivets manquent de solidité et deviennent trop apparents ;

- Le pinçon est redressé ;

- Le fer est éloigné de la sole ;

- Le fer est usé ;

- Le fer cliquette au sol lorsque le cheval ou le poney est en mouvement ;

- Les éponges ne recouvrent plus les talons et sont incrustées dans la corne.

Il existe des fers spéciaux (fers orthopédiques) pour les sabots défectueux ou pour compenser des irrégularités d'allures ou des maladies du pied. Les fers couverts sont moins épais, ils protègent tout ou une partie du sabot pour maintenir un pansement (pieds sensibles, plats ou fourbus). Les fers à éponges réunies sont des fers à planche, destinés à fournir un bon appui à la fourchette afin de soulager l'appui des talons. Les fers épais ou nourris sont plus épais et atténuent les chocs (pieds sensibles). 

> Anatomie et rôle du pied

"Pas de pied, pas de cheval !"

Le pied est très important pour le cheval. Son anatomie a été vue dans la partie connaissances du galop 3 (extérieur du pied). 

Vue de l'intérieur du pied :

Le pied du cheval est un amortisseur : après un saut par exemple, le cheval atterri sur un seul sabot...

Quand le pied se pose à terre, l'os du pied, sous la pression du corps descend dans le sabot. Il est freiné par les feuillets de corne. Puis avec l'os naviculaire, il appuie sur le tendon fléchisseur, le coussinet plantaire et la fourchette. Le coussinet plantaire est comprimé par le poids du corps entre les os et le tendon d'une part, la fourchette et le sol d'autre part. Son tissu, très élastique, part sur les côtés en venant buter contre les cartilages qui s'écartent en même temps que les talons ; en arrière, il est maintenu par les glomes de la fourchette qu'il fait gonfler. C'est pourquoi, vu l'importance du rôle du coussinet plantaire dans l'élasticité du pied, il faut toujours veiller par des soins constants à l'intégrité de la fourchette, et s'assurer d'une bonne ferrure. 

Il arrive parfois que la corne du pied ait des défauts. Ces défauts sont :

- pied gras ou tendre : il présente une corne molle et pousse peu

- pied sec : la corne est sèche, cassante et pousse peu

- pied cerclé : la corne présente des sillons circulaires sur la paroi

- pied dérobé : le bord inférieur de la muraille est éclaté par plaques

> Les tendons

La plupart des os sont en relation entre eux à travers un "bain articulaire" (liquide synovial), maintenu par une enveloppe étanche (capsule articulaire). C'est ce que l'on appelle les articulations. Ainsi, la plupart des os peuvent être mis en mouvement les uns par rapport aux autres. Les articulations assurent la mobilité des os entre eux. Les surfaces articulaires sont recouvertes de cartilage lisse, lubrifié par la synovie. L'ensemble est enfermé dans la capsule articulaire souple faite de ligaments.

Les tendons et les ligaments contribuent aux mouvements en reliant les os entre eux. Les muscles fléchisseurs et extenseurs du canon et des phalanges sont prolongés, à partir du genou pour les membres antérieurs, et du jarret pour les membres postérieurs, par des tendons qui s'insèrent sur les phalanges.

Les principaux tendons :

- le perforant (ou fléchisseur profond), qui reçoit, sous le genou, le renfort de la bride carpienne puis traverse le tendon superficiel au niveau de l'anneau du perforé, passe en arrière du boulet dans la gaine des grands sésamoïdes grâce à la bourse du naviculaire et s'attache sur la troisième phalange qu'il mobilise grâce à son insertion plantaire.

- le perforé (ou fléchisseur superficiel), qui vient s'attacher sur les deux premières phalanges et les mobilise.

- les deux extenseurs des phalanges (antérieur et latéral), qui se rejoignent en bas du canon et assurent l'antagonisme fonctionnel (flexion et l'extension) de l'extrémité du membre.

Les ligaments :

Les articulations sont renforcées par des éléments de soutien composées de fibres serrées et résistantes, que sont les ligaments. Par exemple, le ligament suspenseur du boulet qui assure une liaison ferme entre le carpe et le boulet. Ce n'est pas un tendon mais un muscle atrophié et sans fibre musculaire.